"Produits d'entretien: le bicarbonate, achat responsable par excellence" achatpublic.info 29/04/2014

Cette entrée a été publiée dans 29/04/2014 par Nicolas Opigez.

Par M. Jean-Marc Binot

Et si l’achat responsable innovant, c’était de remettre au goût du jour certaines recettes de nos grands-mères ? Produit multi-usages sans impact sur l’environnement, le bicarbonate revient au goût du jour dans certaines collectivités qui l’utilisent pour le nettoyage des écoles et des bâtiments. Capable de nettoyer, de lessiver et de blanchir, de détartrer, de désodoriser, le bicarbonate de sodium, présenté sous forme de poudre, refait petit à petit surface en raison d’une demande accrue de produits plus éco-responsables. Fabriqué à partir de calcaire et de sel gemme, biodégradable, ce composé chimique, à la fois solvant et abrasif, ne pollue pas l’eau avec des rejets toxiques. Il n’est pas agressif vis-à-vis de son environnement, des usagers - petits ou grands - et du personnel d’entretien, souvent sujet à des céphalées ou des problèmes de peau lorsqu’il emploie des produits chimiques et corrosifs. En général, le bicarbonate est introduit en milieu professionnel par un agent qu’il l’a déjà expérimenté à son domicile. C’est par exemple le cas de Chantal Cayrier, intendante du collège Pierre Valdo à Vaulx-en-Velin (Rhône), consommatrice à titre personnel, et de Véronique Besançon, ATSEM de l’école de figure à Iguerande (1000 habitants, Saône-et-Loire) : « au moins, on est certain qu’il s’agit d’un produit naturel ». Elle a soumis l’idée à son maire et la commune a effectué sa première commande en février 2013. L’association « La Maison de l’enfance », gestionnaire de plus d’une douzaine de structures d’accueil (enfants de 3 mois à 3 ans) pour le compte de plusieurs collectivités du Var, a découvert le bicarbonate à la suite d’une formation. Les usages sont multiples. « Nous l’employons depuis octobre 2013 pour la désinfection des sanitaires, mais aussi pour nettoyer les murs et les surfaces peintes », illustre Chantal Cayrier.

Excellent rapport qualité/prix

Le syndicat mixte du lac de Garabit (Cantal) s’en sert depuis plus d’un an afin de nettoyer et de neutraliser les odeurs des toilettes sèches d’un site touristique aménagé aux abords d’un réseau hydro-électronique. A sa plus grande satisfaction. « Nous n’avons aucun retour négatif ni des usagers, ni du prestataire qui s’occupe de l’entretien », assure Stéphane Lagloire, chargé de mission du syndicat. Le bicarbonate est également fongistatique ! Jardinier de la communauté de communes du Pays de Briey (Meurthe-et-Moselle), Vincent Schmidt l’a découvert en parcourant d’anciens ouvrages des années cinquante qui vantaient ses mérites pour éloigner les insectes et empêcher la prolifération de moisissures. L’EPCI en utilise déjà depuis plusieurs années par pulvérisation sur les plantes. « C’est impeccable. Nous n’utilisons plus de produits chimiques violents. » Selon les témoignages recueillis, le rapport qualité/prix n’a pas d’égal. En gros conditionnement (sac de 25 kg), il faut compter moins de 2 euros le kilo pour du bicarbonate apte au nettoyage des espaces de restauration par exemple. « La solution est beaucoup moins onéreuse que les produits classiques et que les autres produits éco-responsables», estime Myriam Coquillat, assistante de direction à la Maison de l’enfance. « C’est beaucoup moins coûteux. J’ai divisé le budget des produits d’entretien de moitié », ajoute Véronique Besançon. Ce marché en plein développement n’a pas échappé à Nicolas Palangié, auteur d’un ouvrage « Bicarbonate : un  concentré d’astuces », qui a fondé en 2010 « la Compagnie du Bicarbonate ». Installée à Chauny (Aisne), cette TPE, qui a écoulé en 2013 cinquante de tonnes du composé, emploie aujourd’hui quatre salariés, et propose une gamme d’une trentaine de produits bio à partir de bicarbonate.

Convaincre les utilisateurs

Malgré tous ses avantages, le produit laisse sceptique tous ceux qui pensent qu’un produit nettoyant doit forcément mousser et sentir bon… Au départ, le personnel du collège Pierre Valdo était dubitatif quant à l’efficacité du bicarbonate par rapport aux solutions chlorées. « Mais il a changé d’avis par la suite », témoigne Chantal Cayrier. « Le plus difficile, c’est de casser les habitudes. Le bicarbonate a suscité des sourires. Il y a en toujours, mais ils sont moins moqueurs », ajoute Véronique Besançon qui a réussi à persuader ses homologues masculins. Désormais, la salle des sports d'Iguerande est également nettoyée au bicarbonate. L’autre bémol, c’est la bonne utilisation du produit. La Maison de l’enfance fabrique elle-même ses produits d’entretien à base de bicarbonate et de vinaigre blanc. « Les agents d’entretien nous ont fait remonter que le produit laissait des traces. On a réduit la dose prescrite et depuis cela va mieux. Ils nous ont également fait remarquer que le bicarbonate se solidifiait et formait des granulats. Peut-être avons-nous un problème de stockage mais le fournisseur n’a pas donné de consignes particulières… », observe Myriam Coquillat. Son établissement fera le bilan pour savoir si elle poursuit l’aventure à la fin de l’année scolaire. « Il faut savoir doser et faire ses mélanges, ajouter des cristaux de soude en fonction du taux d’encrassement ou des tâches… J’ai fait des recherches et lorsque j’ai des questions, je contacte mon fournisseur », admet Véronique Besançon. L’ATSEM, qui assure les préparations, a pris la peine de rédiger des fiches à destination de ses collègues. Article à télécharger via le lien suivant: Cie du B 042914 achatpublic.info
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